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LES TROUBLES DYSEXECUTIFS

 

La plupart de nos gestes au quotidien, comme se lever, se laver, manger, s’habiller, lire un livre… sont exécutés de façon automatique, sans même qu’on ait besoin de réfléchir. Il est cependant des situations qui sortent de la routine et pour lesquelles nous ne sommes pas habitués. Pour les exécuter, nous devons alors faire appel à nos « fonctions exécutives ». Ce sont elles qui nous permettent de nous adapter dans un premier temps, mais par la suite d’élaborer un plan pour leur exécution. On parle de troubles de fonctions exécutives ou « dysfonctionnement exécutif » lorsque cette capacité fait défaut.

Qu’est-ce que les fonctions exécutives ?

Les fonctions exécutives englobent les processus cognitifs d’ordre supérieur, nécessaires à l’exécution de comportements dirigés vers un but. Se mettant progressivement en place pendant l’enfance, elles sont particulièrement complexes et interagissent avec d’autres fonctions cérébrales telles que la mémoire, la concentration, la motivation… pour nous permettre d’accéder à la connaissance, mais également à l’apprentissage. Ce sont les fonctions exécutives qui nous donnent la capacité :

  • D’élaborer des stratégies et des plans pour l’exécution d’une tâche ;

  • D’exécuter deux tâches de manière simultanée ;

  • De passer d’une tâche à une autre sans difficulté ;

  • D’être mentalement flexible c’est-à-dire de s’adapter aux imprévus et de corriger des erreurs ;

  • De planifier des tâches et de les gérer tant dans leur anticipation que dans leur réalisation logique ;

  • De rester concentrer sur une tâche jusqu’à sa réalisation, et ce, malgré les perturbations extérieures.

Quand peut-on parler de dysfonctionnement exécutif chez l’enfant ? Face à une situation non routinière, le cerveau d’une personne, même d’un enfant disons d’intelligence normale va s’adapter en triant les stimulations extérieures pour n’en retenir que les informations pertinentes : lieu, circonstance, matériels à sa disposition, possibilité et alternative qui s’offrent à lui, etc. On parle de dysfonctionnement exécutif lorsque le filtrage des stimuli de l’environnement qui l’entourent au moment de l’imprévu est déficient. Soit il est utilisé à l’excès, soit il n’est pas utilisé du tout. Un dysfonctionnement des fonctions exécutives peut donc se manifester de deux manières chez l’enfant :

  • Par des troubles orbito-frontaux : l’enfant est souvent agité et se montre très impulsif ;

  • Par des troubles dorsolatéraux : l’enfant est extrêmement inhibé et se montre passif.

Les conséquences dans la vie quotidienne de l’enfant Le dysfonctionnement exécutif a d’importants impacts sur la qualité de vie de l’enfant au quotidien. Touchant aussi bien les fonctions cognitives que comportementales en effet, être incapable de s’adapter à toute situation nouvelle, c’est-à-dire nécessitant un effort de réflexion et de concentration engendre des problèmes aussi bien dans sa vie familiale que scolaire. Les troubles des fonctions exécutives se manifestent généralement par :

 

Une incapacité à planifier une stratégie

Face à un imprévu, l’enfant a des difficultés à identifier un but et à mettre en place un plan pour l’atteindre. Exemple : Un beau matin, il ne retrouve pas ses chaussures là où il pense les avoir laissées. Il sera incapable d’élaborer un plan pour les retrouver comme : · Regarder là où maman a pu les ranger ; · Repasser par tous les endroits où il est passé et où il a pu les laisser ; · Etc.

Des troubles mnésiques

 

Les troubles mnésiques peuvent toucher la mémoire immédiate, à court terme, à long terme et la mémoire du travail. Chez l’enfant souffrant de troubles des fonctions exécutives, ils peuvent se traduire par des difficultés à mémoriser les différents stades composants une tâche. Lorsqu’on lui demande de faire une chose pour laquelle il n’est pas habitué, il ne parvient pas à se souvenir de toutes les étapes nécessaires à l’accomplissement de celle-ci.

Exemple : On lui demande de faire le couvert. Il oublie de mettre les fourchettes.*

Une inflexibilité mentale et une agitation motrice

 

Il n’aime pas les changements, il est incapable de s’y adapter. Il a ainsi beaucoup de difficultés à s’arracher à ses habitudes, mais également à passer d’une activité à une autre, d’un comportement à un autre, en fonction des circonstances et des exigences de la situation. Lorsque des changements interviennent, il perd rapidement ses repères et pour se protéger, revient toujours à son activité initiale, et ce, même si cette dernière est déjà achevée.

Exemple : il n’arrive pas à changer de sujet, il est très difficile de le corriger sur ces convictions même si celles-ci sont erronées…

Une persévération raisonnementale

Lorsqu’il doit exécuter deux tâches de suite, il va avoir du mal à prendre des initiatives. Il va mécaniquement appliquer la même procédure de traitement pour les deux tâches même si elles totalement différentes et ont des objectifs diamétralement opposés.

Exemple : il ne fera pas la différence entre « compter normalement » et « faire un compte à rebours ».

 

Une impulsivité, des diffluences verbales et idéiques

 

Il a le plus grand mal à contrôler son comportement et ses raisonnements. Même si un acte ou une idée n’est pas pertinent par rapport à la situation, il est incapable ni de refréner son geste et bien moins ses pensées et ses associations d’idées. Il peut donc passer du coq à l’âne très fréquemment, dire des choses choquantes sans aucune inhibition. Les spécialistes parlent alors de « Dysphasie sémantique-pragmatique ».

 

Quelle est la relation entre les troubles dysexécutifs et le TDA/H ?

Le trouble attentionnel est au cœur des troubles des fonctions exécutives. Il est donc normal, voire courant de constater un dysfonctionnement exécutif chez les enfants souffrant de trouble de l’attention, avec ou sans hyperactivité. Mais bien qu’un enfant hyperactif ne souffre pas obligatoirement de troubles dysexécutifs, les conséquences sur la vie scolaire sont à peu près similaires :

  • Incapacité à débuter un devoir et à l’achever ;

  • Incapacité à faire appel à son raisonnement pour résoudre des problèmes ;

  • Incapacité à adopter une stratégie efficace pour apprendre et mémoriser les leçons ;

  • Incapacité à prendre des initiatives ce qui est souvent mal interprété comme étant de la paresse.

Pour éviter un échec scolaire cuisant, une prise en charge immédiate ainsi que la mise en place d’un programme d’aide spécialisé est nécessaire. Nous verrons comment aider un enfant souffrant de dysfonctionnement exécutif dans un prochain article.

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